- L'univers du massage -
Rituel Charles Baudelaire
Collection automne / hiver MMXXIII"
l'instant d'un souffle"
Il faut être toujours ivre, tout est là ; c'est l'unique question. Pour ne pas sentir l'horrible fardeau
Il faut être toujours ivre, tout est là ; c'est l'unique question. Pour ne pas sentir l'horrible fardeau du temps qui brise vos épaules et vous penche vers la terre, il faut vous enivrer sans trêve.
Mais de quoi? De vin, de poésie, ou de vertu à votre guise, mais enivrez-vous!
Et si quelquefois, sur les marches d'un palais, sur l'herbe verte d'un fossé, vous vous réveillez, l'ivresse déjà diminuée ou disparue, demandez au vent, à la vague, à l'étoile, à l'oiseau, à l'horloge; à tout ce qui fuit, à tout ce qui gémit, à tout ce qui roule, à tout ce qui chante, à tout ce qui parle, demandez quelle heure il est. Et le vent, la vague, l'étoile, l'oiseau, l'horloge, vous répondront, il est l'heure de s'enivrer ; pour ne pas être les esclaves martyrisés du temps, enivrez-vous, enivrez-vous sans cesse de vin, de poésie, de vertu, à votre guise.
Charles Baudelaire (1821 - 1867)
poète français
Sous la lueur tamisée des bougies,
dans le boudoir parfumé où le temps semble suspendu, le massage se révèle comme une délectation des sens, une symphonie tactile orchestrée par des doigts experts.
Les draps de velours caressent la peau comme les vers soyeux d'un poème baudelairien, tandis que les huiles parfumées évoquent les fleurs exotiques des paradis lointains. Le masseur, tel un alchimiste des sensations, mêle l'art du toucher à la magie des senteurs, créant une harmonie enchanteresse qui fait écho aux vers mélancoliques du poète des Fleurs du Mal.
Les gestes, délicats et assurés, sont une danse sensuelle, une rhapsodie de techniques qui réveille les sens engourdis.
Comme Baudelaire évoquait la beauté idéale dans ses poèmes, le massage devient une exploration des contours de l'âme à travers les méandres du corps. Chaque pression, chaque mouvement, semble révéler les mystères enfouis, éveillant des émotions dans les méandres de l'être.
Les ombres dansent, les parfums s'entrelacent, et le massage devient une expérience sensorielle qui transcende le simple soin du corps. Les échos de la passion baudelairienne se retrouvent dans chaque frôlement, chaque effleurement, comme si le massage était une étreinte entre le tangible et l'intangible, entre la peau et l'âme.
Ainsi, dans ce sanctuaire de bien-être, le massage devient une ode à la sensualité, une célébration des sensations éphémères, à la manière de Baudelaire, où le divin se manifeste à travers les plaisirs terrestres, et chaque toucher est une invitation à la découverte de soi, une exploration poétique des mystères de l'existence.